5.11.2012. "Répugnant", "nauséabond", "putride"...les réactions n'ont pas manqué
suite à la publication du numéro du 2 novembre 2012 de l'hebdomadaire marocain
Maroc Hebdo International (MHI), dont je suis journaliste. En tant que tel,
j'ai notamment suivi avec beaucoup d'intérêt les débats passionnés sur les
réseaux sociaux. Cela m'a mis du baume au cœur: je sais, désormais, avec
certitude, que les Marocains ne sont pas des racistes. Bien plus, ils le
rejettent, heureusement, en masse, avec force.
En même temps, je
suis triste. Triste parce que le magazine pour lequel je travaille aurait pu
éviter de recourir inutilement à l'expression "péril noir" pour
évoquer la question des clandestins subsahariens au Maroc. Cela crée un
dangereux amalgame qui met toute la communauté noire du pays dans un même sac.
Surtout, ironie de l’histoire, que l'article qui traite de la question, et que
j'ai lu bien avant la fabrication de la Une, n'est aucunement raciste, ni
singulièrement à charge. Plus que cela, mon collègue Abdelhak Najib a même pris
la défense de ceux dont on dit qu'ils sont des "clandestins" - terme
que je ne cautionne pas parce que, naïvement, peut-être, je considère que la
Terre n'appartient à personne. Page 18, par exemple, il y a une photo dont la
légende appelle à l'application du droit du sol pour les centaines d'enfants
subsahariens nés sans papiers au Maroc. J’en profite pour inviter les gens à
compléter leur lecture de la couverture par ledit article.
Lire aussi MarocHebdo, Le Point : Les unes de la honte