MIGRASYL

News on migration and asylum from around the region - Nouvelles de la région sur les questions de migration et d'asile

Wednesday, December 03, 2014

[Algérie] Algeria Watch - Gouvernement : Du placement des réfugiés nigériens aux affrontements de Touggourt

1er décembre 2014

La décision de placer les réfugiés nigériens dans des centres d'accueil, ouverts dans quelques régions du pays, semble répondre, étrangement, à une demande formulée par un ministre allemand des Affaires étrangères, au début des années 2000.
Ce ministre avait, à l'époque, demandé à l'Algérie -particulièrement- d'accepter l'ouverture de centres de rétention pour bloquer l'émigration clandestine africaine vers l'Europe. La demande, en question, était d'une indécence et d'un cynisme désolants. Le gouvernement allemand voulait ainsi, se débarrasser d'une émigration qui mettait à mal la nouvelle politique qu'il voulait faire adopter par l'Union européenne, avec l'aide de la France, contre ce qui a été appelé, par un courant raciste «le péril noir». En attendant, il était intéressant pour les pays européens de voir l'Algérie ouvrir des centres de rétention comme c'est le cas en Italie ou à Malte, pour retenir les migrants africains «le temps que le nécessaire soit fait pour les renvoyer vers leur pays d'origine». Le ministre qui en avait fait la proposition était compté dans l'Alliance / Verts mais avait tourné casaque et est devenu un va-t-en guerre en soutenant, entre autres guerres, l'intervention militaire américaine en Afghanistan. Ce responsable allemand voyait en l'Algérie, un pays qui pouvait se dresser en «zone tampon» contre l'émigration clandestine dont le spectre hantait et hante toujours «l'Europe des libertés humaines et de la démocratie». L'Algérie devait à cet effet, s'armer en forces et en convictions politiques, à la limite du racisme, pour devenir ce gendarme qui avait pour mission de refouler les «Noirs» pour les empêcher d'approcher le monde «blanc».
Arrivés en masse, en Algérie, depuis ces deux dernières années, les réfugiés nigériens et maliens ont envahi les villes, quartiers et rues, sans qu'aucune autorité ne s'en soucie. Ces réfugiés ne se cachent même pas ou craignent une reconduite à la frontière pour l'avoir passée, illégalement. Ils sont venus de leurs pays respectifs en passant pas les immensités du désert algérien, pour atteindre, avec beaucoup de difficultés (pour ce qui est du transport), les régions nord du pays. Pour mendier, ils errent à longueur de journées, femmes, hommes, enfants, petits et grands, jeunes et vieux. «Sadaka,» répètent-ils, en permanence en tendant la main.