Camp Choucha - Photo Nourdin Gantri |
Chaque crise impose ses changements. Celle de la guerre civile en Lybie a
influé sur toute la région, y compris sur la Tunisie. Avec ces
changements brusques et rapides, de nouvelles frontières se dessinent,
des itinéraires inédits et de nouveaux commerces naissent, alors que
d’autres cèdent et disparaissent. Entre Ras Jedir, le camp de réfugiés de Choucha,
Djerba et Zarzis, des histoires de migration, de guerre civile, de
viol, de mort et d’oubli se tissent et se détissent au fil des quêtes.
Nous en avons recueillis quelques unes.
(...)
« Pourquoi nous refusons de nous intégrer en Tunisie ? Nous avons
plusieurs raisons. Mis à part le racisme, le fait qu’on ne parle pas la
langue et qu’on n’a pas les moyens de l’apprendre et le fait qu’on n’a
rien… Nous n’avons pas confiance dans le gouvernement tunisien. Au
départ, on nous a promis sécurité et protection, mais dès qu’on a haussé
un peu la voix pour revendiquer nos droits, quelques uns parmi nous ont
été envoyés en prison. Parce que nous ne sommes pas d’ici et que nous
sommes vulnérables, nous sommes des proies faciles pour le système …
Ici, même si l’ONU a fermé le camp, nous restons sous sa protection
», assure Bright. Collée aux camps, une caserne militaire. L’armée
tunisienne surveille les tentes et interdit aux journalistes et aux
curieux de s’approcher des réfugiés dans leur grande prison à ciel
ouvert.
Camp Choucha - Photo Nourdin Gantri |
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