La dimension
économique de la migration n’a longtemps été abordée que sous l’angle du bilan
coût/avantage pour les pays d’accueil, ou encore de son rôle dans le
développement des pays d’émigration lié aux fonds qui y sont envoyés par les
personnes migrantes. Avec le durcissement des politiques migratoires, un
nouveau thème est apparu, celui de l’exploitation par des réseaux criminels –
auxquels sont mécaniquement assimilés les « passeurs-facilitateurs » souvent
migrants eux-mêmes – du besoin de franchir des frontières toujours plus
verrouillées.
Qualifiée par le
collectif Cette France-là de « stratégie rhétorique » destinée à légitimer «
des politiques de plus en plus restrictives, brutales et attentatoires aux
droits fondamentaux » , la thématique des passeurs sert de surcroît à masquer
une forme autrement plus lucrative d’exploitation de la migration, encouragée
celle-là par les gouvernements puisqu’elle sert les dispositifs de « gestion
des flux migratoires ».
Les formes récentes de cette gestion fournissent, depuis une quinzaine d’années, une manne qui n’est sans doute pas près de se tarir. On pense aux profits tirés du développement de la technologie sécuritaire dans le secteur de la surveillance des frontières, mais aussi de tout ce qui ressort dans les pays d’immigration des législations sur l’accueil, l’hébergement, la détention et l’expulsion des étrangères et des étrangers. Dans les deux cas, les bénéficiaires de cette manne sont à titre principal des entreprises privées : industries d’armement et aéronautique, sociétés d’assurance, sociétés de sécurité, prestataires privés pour la gestion des visas, ainsi qu’une kyrielle d’opérateurs impliqués dans l’application des politiques migratoires et d’asile.
Les formes récentes de cette gestion fournissent, depuis une quinzaine d’années, une manne qui n’est sans doute pas près de se tarir. On pense aux profits tirés du développement de la technologie sécuritaire dans le secteur de la surveillance des frontières, mais aussi de tout ce qui ressort dans les pays d’immigration des législations sur l’accueil, l’hébergement, la détention et l’expulsion des étrangères et des étrangers. Dans les deux cas, les bénéficiaires de cette manne sont à titre principal des entreprises privées : industries d’armement et aéronautique, sociétés d’assurance, sociétés de sécurité, prestataires privés pour la gestion des visas, ainsi qu’une kyrielle d’opérateurs impliqués dans l’application des politiques migratoires et d’asile.