Dans le cadre d’un programme de recherche
inter-universitaire portant sur les nouvelles migrations en Tunisie, nous nous
sommes rendus les 16 et 17 mai 2014 sur les vestiges du camp de Choucha, dans
le sud tunisien, tout proche de la frontière libyenne. Là se maintiennent des
personnes pour lesquelles ni les organisations internationales ni la société
tunisienne n’ont réussi à offrir de perspectives.
Arrivés au camp démantelé entre chien et
loup, après avoir passé les barrages de sécurité frontalière, nous retrouvons
les laissés pour compte des renversements du régime libyen, de la fracture
Nord/Sud ou pays riches/pays pauvres, de la mondialisation du marché du
travail, des rouages des organismes internationaux ou nationaux. La présence
encore aujourd’hui de ces quelques centaines de personnes : hommes, femmes
et enfants démontre combien ces organismes, bien que pourvus de pouvoir et de
moyens, peuvent être dans l’incapacité de résoudre complètement des questions
humanitaires en laissant derrière eux des personnes livrées à elles-mêmes.