[Photo appartenant au meme article - copyright courrierinternational.com, 31/10/2012]
Depuis mi-octobre, des réfugiés ont entamé une grève de la faim pour dénoncer les conditions inhumaines qui règnent dans les centres gardés où ils sont regroupés. Une journaliste géorgienne, enfermée dans un de ces centres, lance un appel.
31.10.2012. Sur cent étrangers qui viennent se réfugier en Pologne, environ 90 % finissent par quitter ce pays. Et ce ne sont pas seulement les conditions de détention en prison qui les font fuir. Je parle sciemment de "prison", car les centres fermés pour les réfugiés rappellent, en effet, la prison.
Depuis mon arrestation, une véritable descente en enfer a commencé pour moi. Que ce soit à l'aéroport, chez les gardes-frontières, en garde à vue ou en prison, durant ces vingt-huit heures d'enfermement, partout on m'a ordonnée de me déshabiller. Il semble qu'on ait apprécié tout particulièrement la vue de mes culottes ensanglantées et de mon corps, tout aussi ensanglanté. J'ai eu l'impression que j'étais redevable de quelque chose à ces gens – les fonctionnaires – et que je ne voulais pas leur donner ce qu'ils attendaient. C'est pourquoi ils m'ont punie, par leurs gestes, leurs actes, leur attitude.