9 février 2015
Les chiffres sont alarmants : selon l’analyste politique de Pristina Fatmir Sheholli, cité par RTV Puls, quelque 35 000 Albanais du Kosovo ont quitté leur pays depuis le début de l’année. Ces six derniers mois, ils seraient plus de 50 000, dont près de 6 000 enfants.
« Tout a commencé il y a trois ou quatre semaines, quand nous avons constaté une augmentation anormale du nombre de passagers des lignes régulières », raconte à subotica.com le chef de la gare routière de Subotica, Miodrag Stojković. « Il y a une dizaine de jours, nous avons enregistré dans notre terminal huit nouvelles lignes en provenance du Sud du pays. Mais d’autres autocars laissent les passagers devant la gare et ne figurent pas dans nos registres. » Selon une journaliste locale, des autocars transportant des Albanais du Kosovo arriveraient « toutes les 20 minutes » à Subotica.
Une frontière grande ouverte
Tous les jours, plus de 500 migrants, parmi lesquels des femmes et des enfants, traversent à pied la frontière entre la Serbie et la Hongrie, en direction du village d’Ásotthalom. La plupart déposent une demande d’asile avant d’être transportés à la ville la plus proche, Szeged, où leur requête est examinée. Selon les autorités hongroises, 43 000 requêtes du genre ont été traitées en 2014. Cette année, en un mois à peine, 13 000 ont été soumises — entre 400 et 450 par jour en moyenne.
Le maire d’Ásotthalom, László Toroczkai, du Mouvement de jeunesse des 64 comitats (HVIM, extrême droite), a proposé que des fonds versés par l’Union européenne pour la sécurité des frontières soient utilisés pour bâtir une clôture. La police hongroise est depuis arrivée en renfort. Mais jusqu’il y a une semaine, la surveillance était étonnamment faible, alors que l’agence européenne Frontex a renforcé son action en Hongrie ces dernières années. La frontière entre la Serbie et la Hongrie est en effet le troisième point de passage le plus utilisé pour tenter de pénétrer clandestinement dans l’espace Schengen.