7 octobre 2014
Les médecins de l'hôpital de la ville turque de Suruc ont le plus grand mal à faire face à l'afflux de combattants kurdes blessés qui arrivent du secteur de Aïn el-Arab (Kobané en kurde) en Syrie voisine où les combats font rage contre les jihadistes de l'État islamique (EI, ex-Daech).
Depuis un regain de violence il y a un peu plus de deux semaines, on compte plusieurs centaines de morts dans chacun des deux camps, estiment les observateurs. La jeune femme d'une vingtaine d'années amenée ce dimanche inconsciente à l'hôpital, situé juste à la frontière avec la Syrie, ne va pas pouvoir être soignée sur place. Ses blessures à la tête, dissimulées par des bandages ensanglantés, sont trop graves pour les moyens limités de ce petit hôpital. De l'autre côté de la frontière, à dix kilomètres plus au sud, les combats se poursuivent pour le contrôle de Aïn al-Arab entre les jihadistes de l'EI et la milice kurde des Unités de défense populaire (YPG). « C'est une combattante de l'YPG. Cinq ou six sont déjà arrivés aujourd'hui. Hier, une trentaine sont venus », explique à la volée un aide-soignant, alors que la jeune femme est amenée en trombe à l'intérieur. Après les premiers soins, elle est transportée à l'extérieur de l'hôpital et des chauffeurs reçoivent l'ordre de la conduire à 190 km de là, à Diyarbakir, la plus grande ville du sud-est turc à dominante kurde. « Le cerveau est touché. Son crâne est fracturé. Cela ne se présente pas bien », commente un médecin, alors que l'ambulance démarre en trombe toutes sirènes hurlantes.