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News on migration and asylum from around the region - Nouvelles de la région sur les questions de migration et d'asile

Tuesday, October 21, 2014

[Sytia] Amnesty International: DES RÉFUGIÉS SYRIENS RISQUENT D'ÊTRE EXPULSÉS

17 Octobre 2014

Une centaine de réfugiés de Syrie risquent d'être renvoyés à Kobané/Aïn Al-Arab, ville ravagée par la guerre. Ils font partie d'un groupe de plus de 250 hommes, femmes et enfants de Kobané détenus illégalement depuis le 5 octobre par les autorités turques dans une salle de sport de la ville frontalière de Suruç, province de Şanlıurfa, dans le sud-est de la Turquie. Ce groupe a déjà subi deux vagues d'expulsions, les 14 et 16 octobre.
Selon les informations fournies par les avocats qui ont rendu visite aux réfugiés et par l'un des détenus, plus de 250 Syriens au total (dont jusqu'à 30 enfants) ont été placés en détention aux alentours des 5 et 6 octobre après avoir attendu en vain pendant 24 heures, au poste-frontière de Mürşitpınar, l'autorisation d'entrer en Turquie. Ils fuyaient la ville de Kobané/Aïn Al-Arab, où des affrontements armés ont actuellement lieu entre le groupe armé qui se fait appeler l'État islamique (EI) et les Unités de protection populaire (YPG), branche armée du Parti de l'union démocratique (PYD) kurde syrien qui contrôle Kobané depuis juillet 2012.
Les réfugiés – ils sont au moins 250 – sont détenus dans une salle de sport où ils dorment sur de simples couvertures et où ils ne peuvent ni se laver ni laver leur linge. Le 10 octobre, le gouverneur de la province de Şanlıurfa aurait déclaré aux avocats que ces personnes étaient « sous surveillance administrative dans l'attente de leur expulsion », au titre de l'article 57 de la loi relative aux étrangers et à la protection internationale. Les réfugiés eux-mêmes ont dit ne pas avoir été informés des raisons de leur détention. Des avocats ont indiqué à Amnesty International que les réfugiés avaient été interrogés individuellement sur leur rôle éventuel au sein de la direction du PYD. Ils ont déclaré que certains se sont plaints d'avoir été maltraités, notamment menacés avec des couteaux pendant leur interrogatoire.