Très présents à Mayotte, le
Secours catholique, les Apprentis d'Auteuil et Médecins du monde, viennent
d'engager une démarche commune d'interpellation des pouvoirs publics sur la
question du sort réservé aux clandestins, notamment aux mineurs isolés. Parfois
qualifié de «Lampedusa de l'océan indien» (en référence à cette petite île
italienne de la Méditerranée, proche des côtes africaines, qui connaît de
graves problèmes d'immigration clandestine), Mayotte compterait environ 70 000
sans papiers. Soit près du tiers de la population. A titre de comparaison, ce
taux n'est que de 1 % en métropole.
«Cette forte pression
migratoire est liée à l'attractivité du territoire dont le niveau de vie est
dix fois plus élevé que celui des autres îles des Comores», explique Marie
Ballestero, responsable de la Cimade à Mayotte, qui dénonce l'attitude des
autorités, notamment vis-à-vis des mineurs. «Les forces de police interpellent
et expulsent massivement sans tenir compte de la situation des personnes ni de
leurs droits.» Le code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit
d'asile (Ceseda) est applicable à Mayotte depuis le 26 mai dernier, mais de
manière bien plus restrictive qu'en métropole. Un seul exemple : les étrangers
peuvent être reconduits à la frontière quelques heures après leur arrivée.