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AFP -
Des réfugiés
fuyant la Libye secourus par des garde-côtes tunisiens, en juin 2011
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En mars 2011, un bateau
fuyant la Libye n’a reçu aucun secours des navires militaires présents sur la
zone. La cour d'appel a jugé recevable une plainte de réfugiés soutenus par des
associations.
L’armée a-t-elle sciemment
tourné le dos à un bateau de migrants à la dérive ? C’est la question sur
laquelle la justice va désormais devoir plancher. Ce jeudi, la chambre de
l’instruction de la cour d’appel de Paris a jugé recevable une plainte contre X
déposée par deux survivants, Girma Halofom et Abu Kurke Kebato, pour
«non-assistance à personne en danger». Dans cette procédure, ils sont épaulés
par plusieurs ONG, notamment le Gisti et la Ligue des droits de l’homme (LDH).
[…]
Les survivants affirment
que des gardes-côtes italiens ont relayé leurs signaux de détresse à l’ensemble
des navires circulant dans le canal de Sicile. Des messages radio auraient été
transmis toutes les quatre heures au quartier général de l’Otan basé à Naples.
Pour preuve, un hélicoptère est venu distribuer de l’eau et de la nourriture.
Mais, ensuite, aucun des nombreux bâtiments militaires engagés dans l’opération
«Harmattan et Unified Protector», destinée à destituer Mouamar Kadhafi, n’est
venu porter secours à l’embarcation. Pire, selon Girma Halofom et Abu Kurke
Kebato, un navire décrit comme un porte-avions, de nationalité non-précisée, se
serait approché des migrants vers le 3 ou le 4 avril, et le personnel de bord
aurait pris des photos au moment même où plusieurs personnes étaient sur le
point de décéder.
