(Sanaa) – Au Yémen, des trafiquants d’êtres
humains agissant avec la complicité de responsables locaux retiennent des
migrants africains dans des camps de détention, les torturant pour extorquer de
l’argent à leurs familles, a déclaré Human Rights Watch dans un rapport publié
aujourd’hui. Les victimes meurent parfois des suites des tortures infligées. Le
gouvernement yéménite devrait mener des enquêtes rigoureuses et engager des
poursuites à l’encontre des trafiquants d’êtres humains et des membres des forces
de sécurité impliqués dans ces exactions.
Le rapport de 82 pages, intitulé « ‘Yemen’s
Torture Camps’: Abuse of Migrants by Human Traffickers in a Climate of Impunity
» (« Camps de torture au Yémen : Sévices commis sur des migrants par des
trafiquants d’êtres humains dans un climat d’impunité »), décrit les
souffrances endurées par des migrants, dont la plupart proviennent de la Corne
de l’Afrique, qui tentent de transiter par le Yémen afin de se rendre en Arabie
saoudite pour travailler. Human Rights Watch a établi que diverses agences de
sécurité yéménites opérant dans la ville frontalière d’Haradh, où existent des
dizaines de camps, ainsi qu’à des postes de contrôle, permettent à l’industrie
de la traite des êtres humains de prospérer, sans guère d’intervention du
gouvernement.