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Photo appartenant au même article: © Patrick Nicholson / Caritas Internationalis |
Trois ans après le début de la guerre en Syrie, le nombre de réfugiés
syriens enregistrés par l’ONU au Liban vient de dépasser le million, soit
l’équivalent d’un quart de sa population. Premier pays d’accueil des Syriens,
le pays fait face à une pression démographique forte alors que ses ressources
et infrastructures sont limitées. Analyse de la situation avec Alexandre Morel,
directeur des programmes de l’ONG CARE France qui mène des missions
humanitaires sur le terrain.
[…]Il est évident qu’une situation comme celle-là peut créer des tensions,
qu’elles soient d’ordre économique ou social. Néanmoins, quand on discute avec
des Libanais, ils comprennent la difficulté des Syriens. Il y a toujours cette
solidarité, mais il y a aussi une fatigue et une difficulté à y faire face.
Certaines tensions autour de l’accès à l’eau par exemple risquent
d’empirer. L’année dernière, cela s’était plutôt bien passé parce que les
précipitations avaient été bonnes. Cette année, si l’on regarde le mois de
janvier, c’est le pire mois en termes de précipitations depuis à peu près 100
ans. Or la population a augmenté de près de 25% dans le pays depuis l’arrivée
des Syriens, et avec moins d’eau potentiellement sur l’été prochain, on peut
donc s’attendre à des tensions, en particulier dans la plaine de la Bekaa, qui
est une zone agricole importante où les réfugiés syriens qui se sont installés
représentent 40% de la population de cette région. La question des ressources
peut donc devenir, à terme, un facteur aggravant de tensions.