La famille tchétchène Dzhanaraliev et ses huit enfants derrière les grilles du centre de rétention de Rennes avant son expulsion (DR) |
Le
centre de Rennes a «le triste privilège d'enfermer des
familles» et il a enfermé six pères de famille en quelques jours. Grâce
au téléphone portable, un des détenus a raconté son histoire : «Je suis en France depuis 11 ans, en provenance du Sénégal. Je
travaillais à Emmaüs, toute ma famille est à Paris.» Une histoire
banale, dont la banalisation fait peur, surtout quand on sait les promesses de
la gauche de changer la donne.
300
000 personnes sans papier ont été enfermées de force dans un CRA depuis 1999.
Les centre de rétention ne sont pas considérés comme des prisons parce que les
personnes retenues ont un droit de visite quotidien et ont la possibilité de se
promener «librement» dans le centre, devant les 50
policiers et les 40 caméras. En 2012, c'est 40 000 personnes qui ont été
expulsées de force (dont la moitié en Outremer). Suite au changement de
majorité, le nombre d'expulsions a augmenté de 12%.
L'enfermement
des enfants a continué en France métropolitaine pour atteindre le nombre de 210
enfants enfermés, quant on sait que la circulaire ne s'applique pas à Mayotte
où 5000 enfants sont enfermés chaque année.
À
Rennes, la coordination sans papiers menait des parloirs sauvages pour
permettre de faire connaître ce qui se passe derrière les trois rangées de
grilles. Depuis quelques jours, ces grilles sont recouvertes, rendant impossible
la communication et la prise d'images pour faire connaître ce qui se passe dans
23 centres de rétention en France. Dans l'indifférence générale.