Khaiber
affirme que les policiers grecs ont attaché une corde à leur bateau et ont
commencé à les remorquer vers la Turquie. « Je suis sûr de ce que je dis car je
voyais les lumières », insiste Khaiber. Les autorités grecques, transcriptions
radar à l'appui, rejettent ces accusations de refoulement vers les eaux
turques. Cette opération les placerait dans l'illégalité, le droit européen
interdisant de renvoyer de force à la frontière des réfugiés et potentiels
demandeurs d'asile.
Pour les
ONG qui travaillent sur la question, le refoulement est pourtant une réalité en
Grèce. En juillet 2013, un rapport d'Amnesty International dénonçait de telles
pratiques et rappelait que, depuis août 2012, au moins 136 réfugiés ont perdu la
vie alors qu'ils tentaient de rejoindre la Grèce en bateau depuis la Turquie. «
La différence ici, c'est que le drame s'est déroulé alors que l'embarcation des
migrants était déjà sous le contrôle des gardes-côtes grecs et qu'il y a des
survivants pour nous le dire », souligne Georges Tsarbopoulos, le chef du
bureau du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) à
Athènes.