Françoise Martres, présidente du Syndicat de la magistrature et Stéphane Maugendre, président du Gisti, dénoncent l'immobilisme du procureur de la République de Paris, qui « diffère autant qu'il le peut l'ouverture de l'enquête » sur les responsabilités ayant conduit à la mort de 63 migrants non secourus en mars 2011, alors que les militaires français « largement présents » dans cette zone « ne pouvaient ignorer l'existence du bateau laissé à la dérive ».
Le 25 mars 2011, un bateau quittait Tripoli avec à son bord 72 migrants fuyant la guerre et espérant rejoindre l'Italie. En panne de moteur, l'embarcation a dérivé avant d'être repérée et approchée par un ou deux hélicoptères militaires puis un bâtiment de marine militaire.
L'un après l'autre sont repartis sans remplir leur obligation de secours, laissant à l'abandon, en mer, les migrants dont 63 mourront de faim et de soif. Aucun des messages de détresse pourtant reçus et relayés dans la zone maritime n'a suscité la réaction qui aurait pu et dû éviter ce drame.