En ces temps de chômage de masse, de récession, et alors que l'Etat providence croule sous l'endettement un peu partout en Europe, l'immigration n'a pas bonne presse. Elle nourrit la rhétorique simpliste et la montée de formations extrémistes qui intimident les partis de gouvernement. Et, réflexe compréhensible mais néanmoins catastrophique, ceux-ci se replient sur le "chacun pour soi".
Les Etats membres se refusent à coordonner leur approche en matière d'asile et de contrôle des frontières. Il n'y a pas de politique européenne de l'immigration. Les Etats les plus exposés se débrouillent seuls. La solidarité européenne n'existe pas face à ce phénomène complexe qu'est l'immigration de masse venue d'Afrique.
Ce qui a été mis en place – l'agence de contrôle Frontex – est insuffisant. Devant une question transnationale, le réflexe "souverainiste", là comme dans tant d'autres domaines, a abouti à un échec – et au drame de ces radeaux de la mort en Méditerranée.